Eric Valdenaire expose à la galerie Spéos

En janvier 1985, Pierre-Yves Mahé, photographe passionné de techniques innovantes, crée Spéos, une école de photographie à vocation internationale.

Depuis 30 ans, Spéos a formé des milliers d’étudiants et professionnels de la communication et de l’image et développé son activité dans différents domaines : formation, conseil/audit, services web, recherche et publications.

En 2009, Spéos a ouvert la Galerie Spéos. Les auteurs des photos qui y sont présentées sont des photographes professionnels, anciens étudiants ou collaborateurs de l’école.

La prochaine exposition sera consacrée à Eric Valdenaire et sa série Reprises.

Eric Valdenaire fait preuve de la même patience pour réaliser ses Reprises que nos aïeules, penchées sur leur œuf, pour réaliser les leurs !  Depuis plusieurs années, tel un collectionneur, il accumule inlassablement des milliers de chaussettes reprisées, des bleus de travail et tabliers usés, des sacs de grains raccommodés …

Les expositions dédiées au textile sont rares, en photographie encore davantage.

Le travail d’Eric Valdenaire est unique !

Tout a commencé en 2011, à sa sortie de Spéos. Eric a acheté un premier sac de grains lors d’une fête de village dans le Perche puis en a chiné d’autres aux Puces de Saint Ouen. Ensuite sont venues les chaussettes d’une amie costumière et la location de vêtements populaires et authentiques auprès d’une société spécialisée pour le cinéma. Enfin les tabliers, torchons et gilets de peau lui ont été prêtés par une créatrice textile. Torchons et gilets de peau viennent même d’une communauté de Carmélites. De fil en aiguille, ce sont désormais des collectionneurs qui se présentent à lui notamment depuis le vernissage de l’exposition ‘Indigo” encore en cours à la bibliothèque Forney.

Eric nous donne à voir de très près la matière et la réalité de sa texture, il met l’accent sur le détail le plus infime, il touche à l’intime avec les gilets de peau ou les tricots de corps. En mettant en avant le processus de la reprise, il nous invite à nous interroger sur l’histoire de l’objet et de la personne qui le modifie. Car Éric Valdenaire veut avant tout parler de l’humain et du patrimoine.

Bleu de travail #3

Ses déclinaisons des bleus de travail sont des témoignages de vies laborieuses.

Rappelons que l’origine du bleu de travail est à la fois économique et pratique. A la fin du 19è siècle, les travailleurs ont obtenu des patrons qu’ils leur fournissent leurs tenues : des vêtements de couleur “bleu de Prusse”, une teinte bon marché inventée un siècle plus tôt et qui habillait déjà les marins, les militaires et les facteurs. Cette couleur foncée avait l’avantage d’être peu salissante et nécessitait donc peu d’entretien. Le bleu était ainsi parfait pour les mineurs et les ouvriers d’usine et s’est rapidement imposé comme le vêtement de travail par excellence.

De nos jours, la reprise se fait rare. Les vêtements ne sont plus raccommodés mais recyclés. Par contre, depuis quelques années, les cours de couture affichent complet, les ventes de machines à coudre décollent…, la couture est le hobby des mains habiles soucieuses de se démarquer de la standardisation du vêtement. Cette activité que l’on pensait réservée à nos chères grand-mères est devenue tendance. Elle s’inscrit aujourd’hui dans le mouvement plus général de l’économie durable.

Et c’est bien dans la durée que travaille Eric Valdenaire, car comme il le dit lui-même : « ce n’est qu’un début ! ».

Du 14 avril au 7 mai

7 rue Jules Vallès – 75011 Paris

Entrée libre

 

Leave a comment