La Civilisation du Phoque






La Civilisation du phoque est un ouvrage de référence chez les connaisseurs et passionnés des mondes polaires. Il contient  les carnets de l’ethnologue Paul-Émile Victor rédigés dans les années 1930, classés, annotés et commentés par Joëlle Robert-Lamblin, anthropologue. Mais cet ouvrage mythique édité par Armand Colin en 1989 était devenu introuvable. Il y a cinq ans de cela, Joëlle Robert-Lamblin a fait part à l’Observatoire Photographique des Pôles de son désir de voir La Civilisation du phoque rééditée. Avec passion et courage, l’OPP, avec l’appui de Look at Sciences, se sont attelés à cette tâche aussi passionnante qu’ardue. Presque une expédition ! Objectif atteint ! Depuis le 26 octobre La Civilisation du phoque est disponible en librairie, édité et même très bien édité par Belin, avec une préface d’Enki Bilal. Les dessins l’explorateur, pris sur le vif, retracent avec grâce et précision la vie quotidienne des Hommes du Phoque, leurs gestes, leurs attitudes, leurs jeux, croqués d’une plume sûre. Les textes de Joëlle Robert-Lamblin viennent s’y ajouter pour former une combinaison unique et rare, faite de précision scientifique et de poésie, qui nous offre de découvrir la société ancestrale des Ammassalimiut du sud-est du Groenland : leurs mœurs, leurs légendes, leur organisation sociale, la chasse, l’art du kayak, le rôle central du phoque. Ce témoignage exceptionnel de coutumes presque disparues sous l’influence de la civilisation moderne occidentale, nous entraîne dans un voyage passionnant au-delà du cercle polaire. Partez à la rencontre de cette communauté méconnue !   Avec cette nouvelle publication destinée à un très large public, l’Observatoire Photographique des Pôles continue d’œuvrer à une plus grande connaissance des régions polaires.     448 pages – 35 €  
La Civilisation du phoque est un ouvrage de référence chez les connaisseurs et passionnés des mondes polaires. Il contient  les carnets de l’ethnologue Paul-Émile Victor rédigés dans les années 1930, classés, annotés et commentés par Joëlle Robert-Lamblin, anthropologue. Mais cet ouvrage mythique édité par Armand Colin en 1989 était devenu introuvable. Il y a cinq ans de cela, Joëlle Robert-Lamblin a fait part à l’Observatoire Photographique des Pôles de son désir de voir La Civilisation du phoque rééditée. Avec passion et courage, l’OPP, avec l’appui de Look at Sciences, se sont attelés à cette tâche aussi passionnante qu’ardue. Presque une expédition ! Objectif atteint ! Depuis le 26 octobre La Civilisation du phoque est disponible en librairie, édité et même très bien édité par Belin, avec une préface d’Enki Bilal. Les dessins l’explorateur, pris sur le vif, retracent avec grâce et précision la vie quotidienne des Hommes du Phoque, leurs gestes, leurs attitudes, leurs jeux, croqués d’une plume sûre. Les textes de Joëlle Robert-Lamblin viennent s’y ajouter pour former une combinaison unique et rare, faite de précision scientifique et de poésie, qui nous offre de découvrir la société ancestrale des Ammassalimiut du sud-est du Groenland : leurs mœurs, leurs légendes, leur organisation sociale, la chasse, l’art du kayak, le rôle central du phoque. Ce témoignage exceptionnel de coutumes presque disparues sous l’influence de la civilisation moderne occidentale, nous entraîne dans un voyage passionnant au-delà du cercle polaire. Partez à la rencontre de cette communauté méconnue !   Avec cette nouvelle publication destinée à un très large public, l’Observatoire Photographique des Pôles continue d’œuvrer à une plus grande connaissance des régions polaires.    

448 pages – 35 €  

Mon aventure avec Charcot m’a emmenée jusqu’à Ushuaia !

La Nuit des Idées est un événement mondial promu par le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Elle est célébrée chaque année le dernier jeudi de janvier simultanément dans plus d’une centaine de pays et favorise l’échange d’idées entre les états, les cultures, les disciplines et les générations. Lors de l’événement, conférences, rencontres, tables rondes, projections, spectacles musicaux, expositions, ateliers, performances sont organisés autour d’un même thème. Après une édition pandémique presque entièrement virtuelle, la septième Nuit des Idées est revenue les 27 et 28 janvier 2022 avec pour thème (Re)construire ensemble.

La version argentine, La Noche de las Ideas, organisée par l’Institut français d’Argentine, l’Ambassade de France en Argentine, la Coordination Générale des Alliances Française d’Argentine et la Fondation Medifé, s’est déployée dans huit villes, depuis le nord jusqu’à la Terre de Feu. Des dizaines de manifestations ont réuni artistes, écrivains, scientifiques et cinéastes, acteurs des communautés engagées et ingénieurs pour évoquer la reconstruction sociale après de grandes crises politiques, sanitaires ou environnementales sous le titre (Re)construir lo comun.

C’est dans ce cadre, à Ushuaia, la ville du bout du monde, que j’ai eu l’honneur d’être invitée à donner une conférence sur Jean-Baptiste Charcot et ses deux expéditions en Antarctique, en présence de Madame Claudia Scherrer-Effosse, ambassadrice de France en Argentine. et de Andrés Dachary, Secrétaire des Malouines, de l’Antarctique, des Îles de l’Antarctique sud et relations internationales la Province de la Terre de Feu.

La traduction consécutive était assurée par Stéphane Cuisiniez, directeur de l’Alliance Française de la Terre de Feu.

J’ai également eu le plaisir de commenter, pour Claudia Scherrer-Effosse et Andrès Dachary les photographies des expéditions de Charcot lors de l’inauguration de l’exposition Expéditions françaises en Antarctique, histoire et actualité de la coopération franco-argentine, présentée dans le jardin de l’Ancienne Maison du Gouverneur.

Beaucoup d’émotion de me retrouver au bout du monde sur les traces de ce célèbre  « Polar gentleman » qui occupe mon esprit depuis plusieurs années.

Un grand merci à Lionel Paradisi-Coulouma, directeur de l’Institut français d’Argentine ;  à Enrique Sanchez-Albarracin, coordinateur général de la Noche de las Ideas et à Maei Castillon, parfaire coordinatrice des événements à Ushuaia.

La visite du Musée Maritime d’Ushuaia était à mes yeux incontournable. Installé dans le Presidio, pénitencier fermé en 1947, il abrite aujourd’hui une vaste collection de modèles navals qui racontent l’histoire maritime de la Terre de Feu depuis l’arrivée des premiers explorateurs. J’y ai admiré des maquettes du Français et du Pourquoi-Pas ? ainsi que quelques vieilles photographies des expéditions de Charcot en Antarctique. Et quelle surprise de trouver à la librairie des livres pour enfants, en langue anglaise, consacrés à Toby, le petit cochon que les Argentins avaient offert à Charcot en 1903 lors de sa première expédition sur le Français ! La série Toby the Polar Pig, éditée à Buenos Aires par Sudpol, comprend Toby and the Kingdom of the Golden Fur Seal, Toby and the Island of Fire et Toby rendez-vous at Port Lockroy.

Lux in tenebris de Patricia Canino

Patricia Canino, photographe, excelle dans le travail de la lumière qui souligne la beauté des formes et le chatoiement des étoffes. De la prise de vues jusqu’à l’impression sur des supports les plus inattendus, elle opère des croisements de techniques argentiques et numériques vers une approche toujours plus plastique de l’image.

En 2006, la galerie Chambre avec Vues a présenté  Fleur de Peau, une exposition de photographies de Patricia Canino dont la qualité et l’originalité du travail sur la couleur avaient été salués. Son art de manier la lumière comme une matière, un pigment, avec la dextérité du geste du peintre ou du sculpteur, avait séduit.

Son premier travail en noir & blanc  actuellement exposé à Paris, grandiose, répond à son désir profond de s’entourer de glace.

©Patricia Canino

Depuis toujours irrésistiblement attirée par l’immensité des étendues d’eau, de neige, de glace et de nuages, je suis partie à la rencontre des icebergs à la dérive sur la côte Ouest du Groenland. De retour à mon studio, les images elles-mêmes deviennent matière à transformation et métamorphose de la lumière. Des éclats de lumières négatives solarisées vibrent, la profondeur du noir se déploie dans toute sa puissance, le blanc des glaces devient minéral, la surface de l‘eau prend des reflets métallisés.

A partir de prises de vues numériques en couleur, elle a réalisé un impressionnant travail  plastique de révélation, comme une archéologue fouille pour aller chercher le moindre éclat de lumière, une façon de revenir aux sources de la photographie : écrire avec la lumière.

On s’y perd un peu entre positif et négatif, mais le résultat est magique et force l’imagination.

Patricia Canino sublime le réel.

©Patricia Canino

Un coffret d’exception accompagne l’exposition, composé de 35 tirages d’art (format 48×36 cm) mis en scène par l’artiste, tirages numérotés sur papier Hahnemühle Fine Art baryta satin en « piezography » dont les encres sont composées de pigments de charbon et de carbone. Série limitée de 50 exemplaires.

Entre les photographies, des mots sur papier calque se superposent aux images. Ce sont des textes poétiques d’auteurs que Patricia a sollicités : François Cheng, Alice Ferney, Jean-Louis Froment, Lydia Kamitsis, Stéphane Lambert et Ossian Perez.

La finition « Haute couture » du coffret invite au geste de déshabillage pour passer du mou du plissé à la découverte de la matière des tirages et à l’effeuillage …

Une version du coffret existe en petit format (23 x 18 cm) en 100 exemplaires.

Cette exposition ressemble tout à fait à son auteur, une dame en noir, résistante au froid mais si chaleureuse !

A voir absolument sur cette belle place des Vosges, juste à côté de la Maison de Victor Hugo.

Jusqu’au 28 novembre 2021

10 place des Vosges, 75004 Paris

Tous les jours de 10h à 19h

Entrée libre

Broken shadow d’ Øyvind Hjelmen

La galerie VU présente actuellement le dernier chapitre du travail d’ Øyvind Hjelmen, photographe norvégien dont nous avions organisé en 2009 à la galerie Chambre avec Vues une exposition sous le titre Elsewhere. Les magnifiques tirages argentiques réalisés par l’auteur dans le respect de la tradition artisanale évoquaient nos sensibilités modernes sans pour autant préciser le temps ou l’espace.

Quel plaisir de retrouver cette atmosphère mystérieuse et pourtant si familière !

Øyvind Hjelmen n’est pas de ceux qui se fabriquent un viatique personnel à leur psychanalyse absente, il ne scénarise, ni n’amalgame des symboles ou des icônes de ses frustrations, il laisse entrer dans son imagerie mystérieuse l’infiniment petit du mouvement, l’incertitude des formes évanescentes ou l’insignifiante matière d’un brouillard. Lien secret aux temps échus, autant que regard tendu vers le désir d’appartenir à cet irréductible plaisir du monde qui nous façonne, cet arrêt sur l’ombre brisée (Broken Shadow) est l’ultime séquence de sa trilogie poétique (Suite à Elsewhere et Moment reflected).  Loin du tumulte des révolutions technologiques permanentes, Øyvind Hjelmen pratique la photographie argentique avec la même lenteur que ses ombres apparemment immobiles, et ses tirages ont cette même subtile fragilité des instants précieux de nos souvenirs.

On ne peut que regretter qu’il n’y ait qu’une vingtaine de tirages présentés dans cette salle bien sombre.

Né en 1957, Øyvind Hjelmen vit et travaille sur l’île de Stord, au large de la côte ouest de la Norvège. Photographe autodidacte, il est titulaire d’une licence en art moderne et esthétique de l’université de Bergen.

Il utilise la photographie comme expression artistique depuis plus de 30 ans. Spécialisé dans les tirages argentiques noir et blanc, il réalise des livres d’artistes et des photogrammes.

Ses œuvres ont été exposées à travers le monde et font partie de collections publiques et privées, parmi lesquelles le Museum of Fine Arts de Houston.
Il a également publié six ouvrages, dont le dernier, Moments Reflected (Skeleton Key Press, Oslo) est sorti en février 2020, et a reçu plusieurs prix.


Øyvind Hjelmen est co-directeur et conservateur du programme d’artistes en résidence du Sunnhordland Museum, Museum au monastère de Halsnøy, en Norvège, qui a accueilli quelques photographes de mes amis comme Juliette Agnel ou Jacques Borgetto.

A voir absolument avec l’autre exposition intitulée Au gré du courant & Voyage en pays du clermontois  du photographe catalan, Israel Ariño, dont il faut admirer les tirages argentiques sépia réalisés par ses soins.

Jusqu’au 26 novembre 2021

VU’ la galerie

Hôtel Paul Delaroche
58 rue Saint-Lazare, 75009 Paris

Du mercredi au vendredi de 12h30 à 18h30

Entrée libre

Suivre les « Itinéraires de l’œil » à Montignac

Ces itinéraires ne nous conduisent pas à la grotte de Lascaux comme on pourrait le penser mais dans une petite galerie bien sympathique située sur la plus belle place de la ville.

Et là, on découvre une exposition tout à fait originale : une collection de visionneuses et de photographies en stéréoscopie des années 1960/1970. Ces objets colorés permettent de voir en relief des fiches diapositives représentant des régions, des monuments et châteaux, des paysages, des villages…

L’Atelier a imaginé un accrochage résolument “Pop” de cette époque pour raviver nos souvenirs, et les miens en particulier d’une Lestrade Simplex !

Les visionneuses en plastique et les planches stéréoscopiques composent sur les murs de la galerie un itinéraire imaginaire qui revisite cette pratique désuète. L’exposition souligne la banalisation de la photographie couleur qui immortalise le temps des vacances, en instantané ou en pose très étudiée, dans des lieux “remarquables” d’un tourisme toujours plus populaire. Et la grotte de Lascaux n’était pas le moindre de ces sites, jusqu’à sa fermeture, en 1963.

Ces visionneuses, qui auraient pu passer aux oubliettes, n’ont pas résisté à l’œil affuté de Philippe Nolde qui a l’art de porter un regard sur des choses que tout un chacun ne voit pas ou ne voit plus. Car c’est bien lui à l’origine de cette collection qui n’est pas terminée, il en chine toujours ici et là.

« Itinéraires de l’oeil » est une exposition interactive où chacun peut s’approprier grâce à la visionneuse un ou plusieurs sujets de son choix. Le relief obtenu plonge nos yeux dans le sujet avec surprise et émotion. En complément de cette présentation, un ensemble de photographies couleur choisies pour leur attrait particulier, puis scannées individuellement, est projeté en permanence.

« Itinéraires de l’oeil » est aussi l’occasion pour la photographe plasticienne Diane Ducruet de présenter un nouveau travail de photographies dites “Anaglyphes” (visibles à l’aide de lunettes à filtres rouge/bleu) autour du portrait, en résonance avec ces images en 3D.

Rappelons que L’Atelier a été inauguré à Montignac, le 16 septembre 2018, par Diane Ducruet et Emmanuel Martins. En parallèle de son statut de studio-photo, L’Atelier propose plusieurs expositions durant l’année, et a initié de multiples projets de résidence en faisant converger les démarches confirmées d’artistes (arts visuels, plastiques et du spectacle vivant) et une réflexion sur le territoire. Les restitutions prennent la forme d’exposition, d’installation, de performances, de projection ou de lecture. L’Atelier est un lieu qui produit et diffuse les objets émanant des résidences et des expositions.

Une exposition ludique, vivante qui va ravir un large public, de 7 à 77 ans, voire beaucoup plus. Idéale pour les vacances en famille, mérite vraiment le détour ! 

Du 17 Juillet au 30 Septembre 2021

L’Atelier

9 place d’Armes -24290 Montignac

MERCREDI – VENDREDI – SAMEDI de 16H à 19h30

Charcot au Havre

L’exposition L’aventure Charcot du Havre à l’Antarctique 1903-1908 au Muséum du Havre

est  terminée. Elle a compté plus de 13 400 visiteurs ;  avec deux mois de fermeture et les restrictions sanitaires en usage, ce n’est pas si mal.  Sans parler des commentaires laissés sur le Livre d’or qui nous font chaud au cœur.

Un grand merci au Muséum du Havre pour son chaleureux accueil, aux généreux prêteurs qui nous ont fait confiance et à Météo-France pour son partenariat.

Après la Maison de l’Amérique Latine à Paris, la galerie Delobel  à Ouistreham, Montier Festival Photo, je souhaite continuer à concevoir de nouvelles expositions autour de ce fameux Polar Gentleman, toujours dans le cadre des activités de l’Observatoire Photographique des Pôles, avec le soutien fidèle de Look at Sciences.

A bientôt pour de nouvelles aventures Charcot !

Paris 1910-1937

Stéphane Passet, Paris 6e, rue Notre-Dame des Champs, 23 juillet 1914, autochrome 9×12 cm. © Département des Hauts-de-Seine – Musée départemental Albert-Kahn – Collection des Archives de la Planète.

La photographie stéréoscopique, les projections, le cinématographe surtout, voilà ce que je voudrais faire fonctionner en grand afin de fixer une fois pour toutes des aspects, des pratiques et des modes de l’activité humaine dont la disparition fatale n’est plus qu’une question de temps. Albert Kahn, janvier 1912.

C’est ainsi que sont nées les Archives de la Planète, vaste entreprise documentaire et visuelle imaginée par Albert Kahn (1860-1940), banquier, mécène utopiste et pacifiste, qui poursuivait l’ambition d’établir un dossier de l’humanité prise en pleine vie, à un moment charnière de son histoire, à l’heure critique de changements aussi profonds qu’inéluctables pour reprendre les mots mêmes du géographe Jean Brunhes (1869-1930), directeur scientifique du projet.

Leur but : créer une base de réflexion documentaire sur le monde à transmettre aux générations futures et faire comprendre aux élites internationales que la diversité culturelle est une richesse.

Ainsi jusqu’en 1931, une douzaine de photographes, appelés opérateurs, va sillonner le monde pour constituer une fabuleuse collection de 72000 autochromes , 4000 plaques stéréoscopiques et 180 000 mètres de films, aujourd’hui précieusement conservés au musée départemental Albert-Kahn situé à Boulogne.

Avec près de 5 000 autochromes et 90 000 mètres de films, le fonds « Paris » des Archives de la Planète constitue l’un des plus importants fonds d’images photographiques, et cinématographiques du début du 20ème siècle consacré à la capitale. Resté relativement confidentiel, sa présentation dans l’exposition Paris 1910-1937. Promenades dans les collections Albert Kahn à la Cité de l’Architecture n’en est que plus exceptionnelle.

C’est un regard inédit sur le Paris d’hier, un portrait de ville à travers ses monuments les plus célèbres, théâtres, musées, bâtiments publics, quartiers historiques, la Seine bien entendu mais aussi ses Expositions Universelles, qui font d’elle une capitale reconnaissable entre toutes.


Stéphane Passet, Paris 2e, carrefour des rues d’Alexandrie, Sainte-Foy et Saint-Spire, 25 juillet 1914, autochrome 9×12 cm. © Département des Hauts-de-Seine – Musée départemental Albert-Kahn – Collection des Archives de la Planète.

La seconde partie de l’exposition révèle la mutation du Vieux Paris vers une capitale soucieuse de progrès, tournée vers l’avenir. Les opérateurs d’Albert Kahn et de Jean de Brunhes enquêtent sur le logement, notamment sur la construction des HBM (habitations bon marché) à l’emplacement des « fortifs » ; l’hygiène et la salubrité avec un exceptionnel reportage sur les maisons closes.

Enfin la construction de la Cité universitaire internationale répond parfaitement aux aspirations humanistes et progressistes d’Albert Kahn alors que la crise économique des années trente met fin à ses activités bancaires et donc philanthropiques.

Rappelons que l’autochrome est le  premier procédé de photographie en couleurs sur plaque de verre, inventé en 1903 et commercialisé à partir de 1907 par les frères Lumière. Les plaques de verre autochromes originales trop fragiles pour être exposées ont été reproduites sur un support rétroéclairé et agrandies afin de conserver intactes leurs couleurs si particulières, leur charme irais-je jusqu’à dire.

J’ai beaucoup aimé cette exposition parce que Paris est MA ville et pour les photos anciennes qui sont mon quotidien depuis que je travaille sur Jean-Baptiste Charcot. D’ailleurs, curieuse coïncidence, ce dernier avait donné une conférence avec projection sur ses expéditions en Antarctique en février 1912 à la Fondation Autour du Monde créée par Albert Kahn. Le monde est décidément bien petit !

Une exposition à voir absolument !

Paris 1910-1937. Promenades dans les collections Albert-Kahn

Jusqu’au 11 janvier 2021

Cité de l’architecture & du patrimoine

1 place du Trocadéro et du 11 novembre – 75016 Paris
Métro Iéna ou Trocadéro

Ouvert tous les jours sauf le mardi de 11h à 19h
Nocturne le jeudi jusqu’à 21h

Comment concevoir un portfolio de photographie ?

Outil indispensable au photographe pour présenter ses images, le portfolio peut revêtir de multiples formes selon le destinataire. Que l’on soit un professionnel, un jeune débutant, un amateur passionné, un auteur qui veut faire connaître son nouveau travail… quelle forme donner à son portfolio ? Comment sélectionner et organiser les images qui vont le constituer ? Faut-il l’accompagner de textes ? Que doit-on attendre d’une lecture de portfolios ? Les questions sont multiples.

Toutes les réponses se trouvent dans le livre de Sylvie Hugues et Jean-Christophe Béchet qui vient de paraître aux éditions Eyrolles. Cet ouvrage unique en son genre, pratique et concret, donne des clés pour concevoir un portfolio représentatif de son travail, digne d’être montré à un diffuseur (galeriste, presse, festival, client…).

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Sylvie Hugues est consultante en photographie et anime régulièrement des lectures de portfolios. Elle mène des débats et conférences sur la photographie, donne des workshops et assure la codirection artistique du Festival du Regard à Cergy-Pontoise. Rappelons qu’elle a été rédactrice en chef du magazine Réponses Photo de 1996 à 2014 et qu’elle collabore avec l’une des meilleures galeries de photographie, Camera Obscura. Jean-Christophe Béchet est photographe et a publié de nombreux livres à partir de ses photographies. Il anime également des workshops. Les compétences de ce duo couvrent autant les champs techniques, qu’esthétiques et historiques.

Avec l’éclairage de nombreux experts aux profils variés, habitués à lire des portfolios  comme Héloïse Conésa, Valérie Cazin, Patricia Morvan, Evelyne Eveno, Laetitia Guillemin, Fred Boucher, Patrick Le Bescont …  et le témoignage d’auteurs investis dans la photographie.

Pour avoir moi-même fait de nombreuses lectures de portfolio, je trouve que les conseils sont excellents pour éviter les déconvenues de part et d’autre :

Eviter certains thèmes vus et revus (reflets et de transparences, couchers de soleil … apanage de photos amateurs).

Oublier les grands tirages prétentieux, le désordre dans les supports présentés

Ne pas signer les photos

Prendre connaissance de la biographie de l’expert lecteur.

 

HéloIse Conésa, conservatrice pour la photographie à la Bibliothèque nationale de France, résume ainsi la bonne démarche du photographe :

Choisir les photographies que l’on veut montrer

Choisir la personne ou l’institution à la quelle on veut les montrer

Choisir enfin son objectif pour la lecture du portfolio.

Je recommande donc cet ouvrage très complet et facile d’accès

Concevoir un portfolio de photographie

Sylvie Hugues et Jean-Christophe Béchet

Editions Eyrolles

17×21 cm – 152 pages – 25 €

 

 

Charcot et l’Antarctique à voir au Havre

Avec deux nouvelles expositions, Le Muséum d’histoire naturelle du Havre plonge ses visiteurs dans l’univers des voyages d’exploration scientifique. Quoi de plus naturel pour une ville de bord de mer dont le port vit partir de nombreux scientifiques, explorateurs et aventuriers ?

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Le Muséum a choisi, dans un premier temps, de mettre en lumière Jean-Baptiste Charcot, considéré comme le père fondateur des expéditions polaires françaises, qui partit deux fois du Havre au début du XXème siècle en direction du grand continent blanc alors méconnu : l’Antarctique.

Je remercie le Muséum de m’avoir confié le commissariat de cette exposition qui aborde les enjeux scientifiques et les conditions de vie et de travail de ces pionniers de l’exploration polaire.

L’exposition retrace les deux premières expéditions de Jean-Baptiste Charcot en Antarctique, les deux seules car il n’y retournera jamais. Le Français quitte le port du Havre en 1903 et le Pourquoi-Pas ? en 1908.

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Le Français quitte le Havre le 15 août 1903 © Fonds Soclet – Centre Havrais de Recherche Historique

De nombreuses photographies issues de collections publiques et privées racontent en images les péripéties de ces missions polaires. Les différentes sections thématiques (voyage, hivernage et vie quotidienne, activités scientifiques …) sont enrichies par les prêts d’archives, documents et objets patrimoniaux pour la plupart inédits. Différents médias : vidéos et tablettes complètent le propos de l’exposition.

Le parcours se déploie dans la salle d’exposition temporaire au rez-de-chaussée du Muséum, sur 150 m2. Un parcours jeunesse constitué d’un livret d’accompagnement à la visite, de deux modules de jeux et de dispositifs tactiles sont également proposés.

Du 1er juillet au 3 janvier 2021

Muséum d’histoire naturelle du Havre

Place du Vieux Marché – 76600 LE HAVRE

02 35 41 37 28 – http://www.museum-lehavre.fr

Du mardi au dimanche (sauf jeudi matin) de 10h à 12 et de 14h à 18h

5€ / 3€ / gratuit – de 26 ans

Marc Garanger nous a quitté

Mon père, le photographe Marc Garanger a déposé cette nuit son appareil photographique à tout jamais.

C’est par ces quelques mots sobres adressés par son fils Marc que j’ai appris le décès de Marc Garanger, le 27 avril 2020, à l’aube de ses 85 ans.

Dans l’histoire de la photographie, il restera l’auteur de Femmes algériennes 1960.

Femme Algerienne 1960

Photographe professionnel depuis 1957, anti colonialiste, son service militaire l’ entraîne dans une guerre qui n’est pas la sienne. Devenu photographe officiel du régiment, il est envoyé en Kabylie pendant dix jours pour tirer le portrait de plus de deux mille femmes algériennes qui doivent se dévoiler pour répondre aux exigences d’identification ordonnées par le commandant.. Se souvenant du travail d’Edward Curtis sur les Indiens décimés par les Américains, il réalise des portraits cadrés à la ceinture, empreints de dignité. « J’ai reçu leur regard à bout portant, premier témoin de leur protestation muette, violente. Je me suis juré de lancer un jour ces images à la face du monde. »

Et c’est ce qu’il a fait et qu’il n’a cessé de faire avec toujours la même passion.

Bernard Derenne et moi avions rencontré Marc Garanger en 2004 dans le cadre de la galerie Chambre avec Vues. En effet il cherchait une galerie pour exposer et vendre ses tirages, dont certains avaient été réalisés par Georges Fèvre. C’est son fils Martin qui a ensuite tiré ses photographies avec le même talent. Nous avions établi une relation de confiance qu’il m’a confirmée à la fermeture de la galerie en 2010 en me laissant la charge de la location de ses expositions des Femmes algériennes.

Ce grand Monsieur va nous manquer.