Jean-Pierre Sudre aux Photaumnales de Beauvais

Pour la douzième édition des Photaumnales, les directeurs artistiques, Fred Boucher et Adriana Wattel, ont souhaité rendre hommage à Hippolyte Bayard, natif de Breteuil dans l’Oise, l’inventeur du positif direct, bidouilleur génial en un temps où en matière de photographie tout était à expérimenter.

Une fois abordée l’histoire de la photographie avec Bayard, il leur a paru important de réaliser un lien avec des artistes qui se sont emparé et ont détourné procédés et techniques d’hier pour en revisiter l’esthétique.

Jean-Pierre Sudre (1921 – 1997) fut un maître en la matière.

Artiste majeur, réputé pour son enseignement de la photographie, il fit des recherches techniques dans le domaine des tirages, en utilisant des matières inusitées, des émulsions, des sels rares. Technicien perfectionniste, il compose des paysages oniriques d’une maîtrise exceptionnelle qu’il intitule Paysages matériographiques.

Sur une plaque de verre, Sudre laisse sécher un corps qui cristallise et laisse voir

à l’oeil nu ses fins réseaux à la fois rigoureux et baroques, comme le givre sur la

fenêtre en hiver. C’est là son négatif. C’est-à-dire que la lumière passe à travers

la matière même dont elle va imprimer l’image sur le papier photographique.

Rien de plus réaliste que ces oeuvres qui, mieux encore que la meilleure

reproduction, sont l’empreinte directe de la structure de la matière.

Jean-Claude Lemagny, conservateur honoraire à la Bibliothèque nationale de France

 

Paysage Materiographique. juin 1987. Viree bleue. Format 30x50

Paysage Materiographique. juin 1987. Viree bleue. Format 30×50

Pour mémoire, en 2007, la galerie Chambre avec Vues avait rendu honneur à ce grand maître de la photographie dont les œuvres n’avaient pas été montrées à Paris depuis plus de dix ans.

Du 19 septembre au 29 novembre 2015

GALERIE NATIONALE DE LA TAPISSERIE

22 rue Saint-Pierre – 60000 Beauvais

du mardi au vendredi de 12h à 18h ~ samedi et dimanche de 10h à 18h

Laurent Millet invité de ManifestO à Toulouse

Lauréat du Prix Nadar Gens d’images 2014 pour sa monographie Les enfantillages pittoresques ( Filigranes éditions) et du Prix Niépce Gens d’images 2015, Laurent Millet est l’invité d’hon­neur et pré­si­dent du jury du 13° fes­ti­val ManifestO.

A partir du 18 septembre, il inves­tit une série de contai­ners mari­ti­mes aux côtés des lau­réats sélec­tion­nés par le jury de sélec­tion qu’il a pré­sidé.

 

J’ai déjà évoqué cet artiste en octobre 2014 à l’occasion du Prix Nadar et en juin dernier pour le Prix Niépce.

Rappelons qu’il est né en 1968, qu’il vit et travaille à La Rochelle et qu’il est enseignant à l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts d’Angers.

Il est représenté par La Galerie Particulière à Paris et son tra­vail est pré­sent dans de gran­des col­lec­tions publi­ques et pri­vées tant en France qu’aux USA.

Translucent mould of me-2013

Translucent mould of me-2013

Une conférence est organisée le samedi 19 septembre à 15h sur le thème :

Le Prix Nadar et l’édition photographique

Regard sur les évolutions et pra­ti­ques contem­po­rai­nes de l’édition pho­to­gra­phi­que

Avec :
Patrick Le Bescont, Éditions Filigranes, lau­réa­tes du Prix Nadar 2014 pour Les enfantillages pit­to­res­ques de Laurent Millet, prix attri­bué par l’association Gens d’images
Frédérique Founès, codi­rec­trice de l’Agence de pho­to­gra­phes Signatures et membre de l’asso­cia­tion Gens d’images responsable du Prix Nadar
Laurent Millet, invité d’hon­neur du 13e Festival ManifestO,
Claude Nori, éditions Contrejour
Xavier Laradji, éditions Timeless
Charlotte Guy, éditions Charlotte Sometimes
Dominique Roux, Centre de docu­men­ta­tion du Château d’Eau
Philippe Escourbiac, impri­meur.

Village ManifestO / Cours Dillon
Tous les jours de 13h à 20h, noc­tur­ne le samedi jusqu’à 22h

Du 18 septembre au 3 octobre

31000 Toulouse

www.festival-manifesto.org

 

 

 

 

Laurent Millet, Translucent mould of me (2013)

 

 

 

 

 

 

L’Arctique à Dubaï

Poster Expo Arctic

L’exposition de photographies de Nicolas Mingasson “Sentinelles de l’Arctique” est présentée dans un grand hôtel de Dubaï à partir du 16 septembre.

Oui, l’Arctique est le laboratoire du monde ! Dans les immensités brutes et enneigées de la toundra j’ai mesuré ce qu’est le respect pour la terre, cette mère qui nous nourrit ; dans les villages autochtones du Nord Taïmyr où errent d’anciens éleveurs de rennes, j’ai vu les conséquences de la rupture du lien qui les unissait à la terre ; à Norilsk, ville que pourtant j’aime, j’ai ressenti les brûlures d’une terre à l’agonie.
Presque un an après mon retour de Russie, je réalise que ce qui devait être un état des lieux photographique s’est transformé en une expérience personnelle. Au contact de ces populations, de leurs cultures, de leurs savoirs, de leur appréhension de l’espace et du temps, j’ai réalisé le fossé qui nous sépare : à mesure que nous perdions le contact avec la terre nous avons perdu la capacité de vivre avec peu et la conscience même de ce que la pénurie peut signifier. Et nous voilà, nous aussi à un tournant. Nous le voyons bien, nous le ressentons plus ou moins clairement (par choix ou par contraintes), notre civilisation va devoir retisser des liens avec la terre. A ce moment de notre histoire les peuples de
l’Arctique peuvent, comme toute sentinelle, nous aider à tracer un cap nouveau. Mais il nous faudra pour cela avoir l’humilité de tourner nos regards vers ces autres humanités.
Parti à la rencontre de peuples sentinelles, je reviens convaincu qu’ils sont plus que cela. Qu’ils sont aussi les gardiens d’une certaine humanité où l’homme est en accord non seulement avec son environnement mais aussi (et c’est sans doute cela le plus important) avec sa nature profonde de mammifère terrestre.

Nicolas Mingasson