Asmara dream de Marco Barbon : le retour

En 2009 le livre de photographies de Marco Barbon édité par Filigranes avait fait l’objet d’une exposition à la galerie Chambre avec Vues. Epuisé depuis déjà un bon moment, Asmara dream vient d’être réédité, toujours par Filigranes avec une nouvelle couverture toilée.

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A cette occasion, la galerie Clémentine de la Féronnière présente les photographies du livre, images de détails urbains, d’intérieurs, quelques portraits et surtout pour la première fois les polaroids originaux. A voir et/ou à revoir toujours avec autant de plaisir !

Rappelons qu’Asmara est la capitale de l’Erythrée, pays de la corne de l’Afrique, indépendant de l’Ethiopie depuis 1993. Il avait été colonisé à la fin du 19è siècle par l’Italie qui avait l’intention de bâtir, en Afrique, une nouvelle Rome. La ville garde les traces de ce passé colonial que Marco Barbon a saisies entre 2006 et 2008 avec son Polaroid SRL 690.

Jusqu’au 18 juin

Galerie Clémentine de la Féronnière –51 rue Saint-Louis en l’île – 75004 Paris

Du mardi au dimanche de 11h à 18h – Entrée libre

 

Asmara dream – Filigranes éditions – Co-production Clémentine de La Féronnière

Format : 225 x 225 – Anglais/Français

60 photographies en couleur – 72 pages

Prix : 30 €

ISBN : 978-2-35046-387-2

 

Tirage de tête à 30 exemplaires numérotés accompagnés d’un tirage photographique signé par Marco Barbon. Choix possible entre trois photographies, chacune étant tirée à 10 exemplaires (Format du tirage 15 x 15 cm)

Prix : 180 €

La slow photographie est dans l’air du temps

Depuis une dizaine d’années j’observe le regain d’intérêt de jeunes photographes pour l’argentique et les procédés anciens, totalement à contre-courant du numérique et son flot d’images. C’est ce qu’on appelle la slow photographie.

Derrière ce mouvement aux contours flous sont regroupés des photographes qui s’attachent davantage à enregistrer des durées plutôt que des instants. Ils privilégient la photo argentique, le travail à la chambre, le sténopé, le Polaroid …

Sabrina Biancuzzi, dont j’ai déjà parlé à plusieurs reprises en est l’exemple type.

Dans la chambre noire, elle réalise elle-même ses tirages et souvent intervient dessus pour les rendre uniques. Elle aime ce côté artisanal de la photo et maîtrise ainsi la chaine de production depuis la prise de vue jusqu’au tirage. Formée au palladium par le maître en la matière, Jean-Claude Mougin, elle est devenue formatrice à son tour et propose des stages sur le sténopé, les tirages au collodion, au palladium…

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© Sabrina Biancuzzi – Série SHE

Avec Michaël Duperrin, ils ont créé l’association L’Image latente qui organise des rencontres et des stages de procédés alternatifs dans le 18è arrondissement de Paris.

Pour ce qui est de la durée, Michaël Duperrin, lui, projette de s’investir sur une décennie pour réaliser Odysseus, la relecture du voyage d’Ulysse dans les lieux supposés du mythe de l’Odyssée en Méditerranée et cette série st tirée en cyanotype.

Autre exemple de slow photographie, tout à fait différent, celui de Juliette Agnel dont j’ai déjà parlé ici aussi. Elle a conçu elle-même son appareil qu’elle nomme camera obscura numérique qui produit des résultats étonnants : des photos numériques d’une image en cours d’apparition dans un sténopé. Ses portraits sont émouvants, sublimes.

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© Juliette Agnel – Série Les éblouis

Pour en savoir davantage, je vous conseille la lecture de l’excellent dossier « La slow photo donne le tempo » dans le dernier numéro de Fisheye

Fisheye n°18 mai-juin 2016 – 4,90 € en kiosque