SMITH, photographe et Antonin Tri Hoang, musicien, lauréats du Prix Swiss Life à 4 mains

Pour cette deuxième édition, la Fondation Swiss Life s’est associée à deux partenaires de renom, le Palais de Tokyo à Paris et Le Fresnoy — Studio national des arts contemporains — à Tourcoing. Le thème, Le rêve des formes, celui de l’exposition éponyme de l’été 2017 au Palais de Tokyo pour célébrer les 20 ans du Fresnoy, était celui de la compétition puisque la création des lauréats y sera installée pendant toute la durée de l’exposition dont le commissariat artistique sera assuré par Alain Fleischer et Claire Moulène.

“Fascinés par les travaux de Marie Curie, le duo SMITH et Antonin Tri Hoang a choisi de faire de la radioactivité sa machine à rêves de formes. Ils composent alors un conte, qui repose sur la découverte imaginaire par Marie Curie d’un nouvel élément chimique radioactif qu’ils baptisent « Saturnium », en référence au dieu du temps, et de la figure mélancolique. Une substance capable de modifier l’espace-temps, et que la célèbre scientifique aurait choisi de ne jamais révéler.

SPECTROGRAPHIES

© SMITH 2016

 

« Nous souhaitons créer une œuvre capable de traverser, de transformer le spectateur à travers des mutations rêvées de la matière, du temps, de l’espace, des images et des sons. En interrogeant tacitement l’héritage de catastrophes telles que Tchernobyl ou Fukushima dans la philosophie et la création contemporaine, notre anthropocène et notre rapport à notre présent, notre passé et notre futur, nous espérons, à travers ce Saturnium fait de rêves de nouvelles formes, faire naître chez nos spectateurs un étonnement, sinon un émerveillement, un éveil, afin que ce projet fasse œuvre et sens face à ce qui nous dépasse », commentent les lauréats.

Smith était présentée par Marion Hislen, déjà marraine de Julien Taylor, photographe lauréat de la première édition. Quel talent !

Rappelons que la première édition, révélée en 2015, avait permis au duo constitué de Julien Taylor et du compositeur Arthur Lavandier de créer Bobba, un opéra de chambre inspiré de l’exposition Chagall et la musique, présentée à la Cité de la musique et au musée La Piscine à Roubaix.

IMG_1827Marion Hislen et Dorothée Smith

SMITH (Dorothée Smith), née en 1985 à Paris, est passée d’un Master de philosophie à la Sorbonne, à l’École Nationale supérieure de la photographie d’Arles, à la TAIK d’Helsinki, puis au Fresnoy – Studio National des Arts Contemporains.

Son travail transdisciplinaire, plastique et théorique, s’appréhende comme une observation des constructions, déconstructions, délocalisations et mues de l’identité. Sa photographie y côtoie le cinéma, la vidéo, l’art hybride et l’utilisation des nouvelles technologies, donnant lieu à des collaborations avec des scientifiques et philosophes.

Lors de la conférence de presse dans le cadre des Rencontres d’Arles le 7 juillet dernier, SMITH a tenu en haleine toute l’assistance en annonçant l’ouverture en septembre d’un puits à Paris contenant des déchets radio actifs abandonnés par Marie Curie qui sera la base de son travail. Des processus de transformation dus à la radioactivité vont prendre corps en images jusqu’à l’altération des tirages.

Je ne sais pas vous, mais moi j’ai hâte de voir tout cela, en musique qui plus est !

Quand Charcot gagnait le sud

Tel est le titre d’une exposition de photographies qui sera présentée à la Maison de l’Amérique latine en septembre prochain à l’occasion du 80e anniversaire de la disparition du commandant Charcot dans le naufrage du Pourquoi-Pas ? le 16 septembre 1936.

Pour la Maison de l’Amérique latine, accueillir cette exposition est naturel. En effet, on le sait peu, la famille Charcot a habité les lieux à la fin du XIXe siècle. De plus, pour atteindre le grand sud antarctique, Jean-Baptiste Charcot et son équipage, ont descendu les côtes sud-américaines, faisant notamment escale à Buenos-Aires.

Jean-Baptiste Charcot est une figure emblématique de l’exploration polaire. Chef de deux expéditions en Antarctique, douze en Arctique, il a repris le flambeau de Dumont d’Urville pour le passer ensuite à Paul-Émile Victor, Jean Malaurie et Jean-Louis Etienne.

Dans le cadre de ses activités, l’Observatoire Photographique des Pôles a engagé un minutieux inventaire des fonds photographiques liés aux expéditions Charcot dans le but de valoriser ce patrimoine auprès du grand public à travers des expositions. C’est à moi qu’est revenu ce vaste projet et Quand Charcot gagnait le sud est le premier résultat de ce travail. Je dis premier parce que cette exposition ne concerne que l’Antarctique et les expéditions à bord du Français entre 1903 et 1905 puis du Pourquoi-Pas ? entre 1908 et 1910. Nous préparons d’autres expositions dans d’autres lieux en y ajoutant l’Arctique.

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Le Pourquoi-Pas ? 14 juillet 1909 © Louis Gain/MNHN/courtesy MIMDI

La cinquantaine de photographies de provenances différentes pour la première fois réunies va permettre aux visiteurs de découvrir la vie de ces aventuriers, marins ou scientifiques, qui ont affronté avec courage et passion les pires conditions climatiques, souvent au péril de leur vie.

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Le Français bloqué dans la banquise autour de l’île de Wandel où il a hiverné

© Paul Pléneau /MEB, Université de Bordeaux

 

Les auteurs de ces images n’étaient pas seulement photographes : Paul Pléneau était ingénieur, Louis Gain zoologue et botaniste, Ernest Gourdon géologue et glaciologue ; seul Albert Senouque, magnétiseur avait le statut de photographe officiel du  Pourquoi-Pas ?. Cette exposition est un hommage à leur persévérance ; photographier sous ces latitudes, maintenir en état un matériel lourd et fragile, préparer, développer puis ramener saines et sauves les plaques de verre jusqu’en France constituait un véritable exploit.

Une série de films courts, produits grâce au soutien de Météo-France, présentera des instruments météorologiques de l’époque, dont un actinomètre destiné à mesurer l’activité du soleil. D’autres feront revivre les cartes postales envoyées à sa famille par un jeune élève de la marine marchande ou l’un des albums originaux de la famille d’Ernest Gourdon.

Enfin des documents d’époque inédits seront prêtés par les Archives du Rhône et le Yacht-Club de France.

Je vous donne donc rendez-vous à la maison de l’Amérique latine à partir

du 1er septembre !

 

Du 1er septembre au 1er octobre

Maison de l’Amérique latine – Salle Asturias

217 boulevard Saint-Germain – 75007 Paris

Du lundi au vendredi de 10h à 20h, le samedi de 14h à 18h

Fermé dimanches et jours fériés

Entrée libre