Pour cette deuxième édition, la Fondation Swiss Life s’est associée à deux partenaires de renom, le Palais de Tokyo à Paris et Le Fresnoy — Studio national des arts contemporains — à Tourcoing. Le thème, Le rêve des formes, celui de l’exposition éponyme de l’été 2017 au Palais de Tokyo pour célébrer les 20 ans du Fresnoy, était celui de la compétition puisque la création des lauréats y sera installée pendant toute la durée de l’exposition dont le commissariat artistique sera assuré par Alain Fleischer et Claire Moulène.
“Fascinés par les travaux de Marie Curie, le duo SMITH et Antonin Tri Hoang a choisi de faire de la radioactivité sa machine à rêves de formes. Ils composent alors un conte, qui repose sur la découverte imaginaire par Marie Curie d’un nouvel élément chimique radioactif qu’ils baptisent « Saturnium », en référence au dieu du temps, et de la figure mélancolique. Une substance capable de modifier l’espace-temps, et que la célèbre scientifique aurait choisi de ne jamais révéler.
« Nous souhaitons créer une œuvre capable de traverser, de transformer le spectateur à travers des mutations rêvées de la matière, du temps, de l’espace, des images et des sons. En interrogeant tacitement l’héritage de catastrophes telles que Tchernobyl ou Fukushima dans la philosophie et la création contemporaine, notre anthropocène et notre rapport à notre présent, notre passé et notre futur, nous espérons, à travers ce Saturnium fait de rêves de nouvelles formes, faire naître chez nos spectateurs un étonnement, sinon un émerveillement, un éveil, afin que ce projet fasse œuvre et sens face à ce qui nous dépasse », commentent les lauréats.
Smith était présentée par Marion Hislen, déjà marraine de Julien Taylor, photographe lauréat de la première édition. Quel talent !
Rappelons que la première édition, révélée en 2015, avait permis au duo constitué de Julien Taylor et du compositeur Arthur Lavandier de créer Bobba, un opéra de chambre inspiré de l’exposition Chagall et la musique, présentée à la Cité de la musique et au musée La Piscine à Roubaix.
Marion Hislen et Dorothée Smith
SMITH (Dorothée Smith), née en 1985 à Paris, est passée d’un Master de philosophie à la Sorbonne, à l’École Nationale supérieure de la photographie d’Arles, à la TAIK d’Helsinki, puis au Fresnoy – Studio National des Arts Contemporains.
Son travail transdisciplinaire, plastique et théorique, s’appréhende comme une observation des constructions, déconstructions, délocalisations et mues de l’identité. Sa photographie y côtoie le cinéma, la vidéo, l’art hybride et l’utilisation des nouvelles technologies, donnant lieu à des collaborations avec des scientifiques et philosophes.
Lors de la conférence de presse dans le cadre des Rencontres d’Arles le 7 juillet dernier, SMITH a tenu en haleine toute l’assistance en annonçant l’ouverture en septembre d’un puits à Paris contenant des déchets radio actifs abandonnés par Marie Curie qui sera la base de son travail. Des processus de transformation dus à la radioactivité vont prendre corps en images jusqu’à l’altération des tirages.
Je ne sais pas vous, mais moi j’ai hâte de voir tout cela, en musique qui plus est !