Alain Cornu dans Réponses-Photo

série "Sur Paris" - rue du faubourg Poissonnière 75018 Paris - France

série “Sur Paris” – rue du faubourg Poissonnière 75018 Paris – France

Dans le dernier numéro de ce magazine (dont on regrette encore le départ de Sylvie Hugues), rendez-vous page 100 pour découvrir le magnifique travail d’Alain Cornu sur les toits de Paris dans un portfolio de 8 pages avec une interview de l’auteur.

Il évoque le matériel qu’il utilise pour réaliser ses prises des vues ainsi que les difficultés qu’il rencontre pour accéder aux toits. Alain Cornu se donne 10 ans pour couvrir tous les quartiers de la capitale, vaste programme !

Pour ceux qui ont manqué l’exposition du Salon du Panthéon …

Réponses-Photo n° 281 août 2015

4,95 € chez tous les bons kiosquiers

Marc Garanger au Musée Réattu à Arles

1965, naissance de la première collection publique de photographies dans un musée des beaux-arts français. C’était à Arles au musée Réattu. Jean-Maurice Rouquette, conservateur, et Lucien Clergue, photographe, osent un projet d’avant-garde dont découlera le festival des Rencontres, l’école nationale de photographie mais aussi la reconnaissance absolue de la photographie en France.

L’exposition Oser la photographie célèbre le chemin parcouru et propose un retour aux sources de l’histoire singulière de cette collection unique portée par l’engagement d’un photographe. Composée de 5000 tirages cette collection s’enrichit sans cesse de nouvelles acquisitions, de commandes publiques, de dépôts, de dons.

Femme Algerienne 1960, photo d'identite, commandee par l'armee francaise a la fin de la guerre d'Algerie, dans les villages de regroupements. ["en 1960, je faisais mon service militaire en Algerie, comme appele du contingent. L'armee francaise avait decide que les autochtones devaient avoir une carte d'identite francaise pour mieux controler leurs deplacements, dans les villages de regroupements. Comme il n'y avait pas de photographe civil, on me demanda de photographier tous les gens des villages avoisinants: Ain Terzine, Bordj Okhriss, le Mezdour, Souk el Khremis. J'ai ainsi photographie pres de 2000 personnes, en grande majorite des femmes, a la cadence de 200 par jour. Dans chaque village, les populations etaient convoquees par le chef de poste. C'est le visage des femmes qui m'a beaucoup impressionne. Elles n'avaient pas le choix. Elles etaient dans l'obligation de se laisser photographier. Elles devaient s'asseoir sur un tabouret, en plein air, devant le mur blanc d'une mechta. J'ai recu leur regard a bout portant, premier temoin de leur protestation muette, violente. Je veux leur rendre temoignage. Marc Garanger"]

Parmi les 250 tirages présentés, certains sont issus du fonds des Rencontres qui réunit 650 épreuves laissées par les artistes à la fin des expositions depuis plus de 30 ans. Ce fonds a été déposé au Musée en 2002 et 2005 afin d’en garantir la conservation et la mise en valeur. La figure obsédante de l’être humain immortalisée par Edouard Boubat, Marc Garanger, Mario Giacomelli ou Arnold Newman constitue un des principaux fils conducteurs de ce précieux dépôt.

Quatre portraits de femmes algériennes de Marc Garanger figurent dans cette très belle exposition à voir jusqu’au 3 janvier 2016.

 

Oser la photographie

50 ans d’une collection d’avant garde à Arles

10 rue du Grand Prieuré – 13200 Arles

Du mardi au dimanche

 

Alain Cornu à Arles

Série "Les Sentinelles" la Pierre Droite ou Menhir du Paly - Milly la Forêt - 77

Série “Les Sentinelles”
la Pierre Droite ou Menhir du Paly – Milly la Forêt – 77

Si les dolmen et tumulus sont clairement identifiés comme structures funéraires, la fonction des menhirs reste encore mystérieuse tout autant que la technique employée pour les ériger. Ancrées dans le sol depuis 6000 ans, en équilibre entre ciel et terre, ces pierres nous parlent de nos origines.

En explorant ce très lointain passé, le photographe Alain Cornu a découvert que l’Ile-de-France avait un patrimoine mégalithique important. Si beaucoup de ces pierres ont été détruites au XIXème siècle avec la révolution industrielle et la forte urbanisation de la région, Alain Cornu en a répertorié une cinquantaine dans un rayon de 80 km autour de Paris. Classées monuments historiques au siècle dernier, elles n’ont jamais fait l’objet d’un réel travail iconographique. Certaines ne sont pas même cartographiées.

Alain Cornu, passionné par leurs formes variées et leurs caractères marqués, a savamment mis en lumière ces sentinelles du passé afin de leur rendre leur nature sacrée.

 

Cette série de photographies sera projetée à la Nuit de l’Année, nuit de projections photographiques programmée par les Rencontres de la Photographie d’Arles, le jeudi 9 juillet 2015.

La Nuit de l’Année c’est neuf écrans pour une trentaine de projections et cette année, la Nuit commence tôt, dès 18h ! Dînez sur place ou prenez un verre en musique, assistez aux concerts et découvrez la friche industrielle des Papeteries Étienne pour la première fois ouverte au public.

Entrée libre

 

Ambroise Tézenas à Arles

Je connais Ambroise depuis une dizaine d’années et la qualité de son travail nous avait convaincu d’organiser sa première exposition personnelle début 2007 à la galerie Chambre avec Vues. Elle réunissait une vingtaine de photographies, souvent réalisées de nuit, de Paris, Pékin, Chicago, Las Vegas et Bombay.

C’est d’ailleurs étonnant que je n’aie pas déjà publié un article sur lui tant je le considère comme l’un des photographes les plus doués de sa génération.

 

Son dernier livre I was here, tourisme de la désolation a été publié en 2014 par Actes Sud et Dewi Lewis Publishing. Ce projet photographique visant à illustrer le tourisme macabre dans le monde à travers 12 sites, sera exposé cet été aux Rencontres de la photographie d’Arles.

Ambroise Tézenas évoque des lieux marqués par la tragédie qui font aujourd’hui l’objet de visites guidées. Le phénomène, connu dans le monde anglo-saxon sous le nom de dark tourism, s’enracine dans la fascination que provoque chez nous cette capacité qu’ont les êtres humains à faire le mal ainsi que dans notre goût pour la vision des séquelles de l’horreur. Tremblements de terre, tsunamis, catastrophes industrielles, zones sinistrées ou miséreuses constituent autant de destinations dont la découverte est à même de combler la curiosité ambiguë d’un nombre croissant d’amateurs. S’interrogeant sur cette réalité nouvelle, Ambroise Tézenas a entrepris un long travail d’enquête sur ce sujet. Du massacre d’Oradour-sur-Glane en 1944 aux ruines qu’a laissées derrière lui le tremblement de terre de la province chinoise du Sichuan en 2008, Ambroise Tézenas traverse le XXème siècle. « Ici, on vient vérifier un cauchemar », résume-t-il laconiquement.

Sichuan Wenchuan earthquake ruins tour - China.

Sichuan Wenchuan earthquake ruins tour – China.

Mon travail autour du tourisme mordide a débuté suite à une expérience personnelle au Sri Lanka au moment du Tsunami. Ma femme et moi étions parmi les premiers spectateurs du chaos, entre Colombo et Gallé, sur le site de Telwatta. Un train a été balayé par les flots. Il y a eu plus de 2000 morts sur ce lieu.

Quelques temps après, un article de presse relatait que le train laissé en l’état était devenu un lieu de pèlerinage et de visite. Parmi les ‘’spectateurs’’, il y avait évidemment ceux qui venaient réaliser un travail de deuil et puis d’autres visiteurs attirés par ce lieu comme monument touristique.

L’attrait pour le morbide n’est pas nouveau mais aujourd’hui il implique l’industrie du tourisme et un phénomène de masse. Des universitaires, sociologues, psychologues se penchent sur cette question et moi, en tant que photographe également.

Né en 1972, Ambroise Tézenas vit et travaille à Paris. Il est diplômé de l’École de Vevey (Suisse) en 1994. À partir de 2002, il ouvre son travail à des projets publicitaires et poursuit en parallèle des recherches personnelles sur la mise en scène et le paysage. En 2006 il reçoit le Leica European Publishers Award for Photography pour son livre « Pékin, théâtre du peuple ». Une exposition issue de cet ouvrage a été présentée à Angkor, Pékin, Bruxelles et Rotterdam ainsi qu’aux Rencontres d’Arles.

Il collabore régulièrement avec la presse française et internationale, dont le New York Times Magazine, le New Yorker, TIME, et le T magazine.

 

Du 6 juillet au 20 septembre

Grande Halle, parc des Ateliers à Arles

Publication : Tourisme de la désolation, Actes Sud, 2014.