La Turquie de Frances Dal Chele dans TK-21 La Revue

En mars dernier TK-21 La Revue a publié un portfolio de Frances Dal Chele sur un travail en N&B réalisé il y a quelques années en Corse. J’en ai fait l’écho ici même.

En raison de l’actualité du centenaire du génocide arménien, la revue en ligne TK-21 s’est penchée ce mois-ci sur ce grand pays aux marges de l’Europe, la Turquie et sur sa capitale culturelle Istanbul.

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Le critique d’art, Jean-Louis Poitevin commente et analyse les dernières photographies couleur de Frances, des images inédites qui nous plongent dans les trames de la mémoire stambouliote. Ce sujet commencé en 2014 dans cette mégalopole qu’elle dit séduisante et consternante, intitulé Palimpsestes,  porte sur la ville et les enjeux de la globalisation, dans la droite ligne de la série Du Loukoum au béton.

Très intéressant.

http://www.tk-21.com/Plongee-dans-l-epaisseur-du-temps

Usimages présente Arnaud Chambon

L’histoire de la photographie est jalonnée d’images sur le monde du travail qui permettent de suivre les bouleversements de l’industrie à travers les grandes phases de son temps et participent à témoigner des transformations de l’univers qui a suivi l’essor de l’industrie et de ses techniques.

Usimages est la première manifestation photographique en France s’intéressant à la photographie industrielle,. Organisée par la Communauté de l’Agglomération Creilloise (CAC) avec le concours de Diaphane, Pôle photographique en Picardie, elle propose un parcours photographique sur le territoire de la CAC du 4 avril au 31 mai 2015.

Usimages s’intéresse à la photographie industrielle historique et contemporaine. La programmation d’expositions de photographies d’archives ou documentaires,

nous interroge sur ce patrimoine légué ou en devenir et nous questionne également sur la représentation actuelle du monde du travail.

 

Elle présente notamment le travail d’Arnaud Chambon déjà évoqué ici en novembre 2012 à l’occasion de la sortie de son livre La résistance et le confort de la fonte émaillée. Ce slogan de Jacob Delafon résumait au début du siècle dernier les avantages des baignoires fabriquées dans la fonderie de Noyon. Des baignoires qui sont aujourd’hui fabriquées à Fengxian, en Chine.

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Arnaud Chambon a photographié l’usine d’avril 2007 à février 2009, juste après

l’arrêt de la production, « une fois que tout est accompli, dans le silence »,

jusqu’à la destruction complète.

« Ce livre était nécessaire pour moi : je voulais donner une valeur bien à moi

à cette usine dans laquelle j’ai travaillé en tant que fils d’employé, confie-t-il.

Dans la région on l’appelait la Fonderie, mais je sais bien que c’était une petite

fonderie comme il en a existé beaucoup.

Je suis retourné la photographier dans le silence, après l’arrêt de la production.

J’ai voulu que ces images montrent une part de poésie étrange, immobile et

silencieuse de notre monde. J’ai ajouté à certaines images le nom du lieu ou

de l’objet. Ce ne sont pas des légendes. Ce sont des mots dont les couleurs

font éclater la poésie des images. Pourquoi tout ce travail ? Pourquoi toutes

ces heures passées à traquer des fragments de poésie dans une vieille usine

que l’on s’apprête à démolir ?

Je ne suis pas ouvrier, ni cadre ou patron d’industrie. Mais j’ai voulu essayer

de donner une valeur bien à moi à ce monde. Je me suis dit que c’était

important pour moi. J’espérais qu’ainsi, à travers cette histoire particulière, ces

photographies parviendraient à nous parler de la violence et de la beauté de

la vie des hommes ».

 

Galerie d’art du collège Marcelin Berthelot

13 rue du Moustier – 60180 Nogent-sur-Oise – 03 44 74 37 30

Du 11 mai au 5 juin aux heures d’ouverture de l’établissement

 

Les toits de Paris d’Alain Cornu au Salon du Panthéon

toit 2Les toits de Paris n’ont pas d’équivalent au monde. Le talent des artisans qui les ont façonnés à travers les siècles leur donne une harmonie, une couleur et une unité qui en font un des emblèmes de la capitale. Ils ont inspiré des peintres comme Van Gogh, Cézanne, Bonnard et Caillebotte ou encore des cinéastes comme René Clair et François Truffaut.

Alain Cornu, photographe professionnel passionné de Paris, travaille sur ce thème depuis quatre ans, à la nuit tombée, quand la lumière naturelle laisse place à l’éclairage artificiel et fait de Paris à la fois un théâtre à ciel ouvert et un lieu d’intimité.

Sur Paris, patiente production réalisée à la chambre, a pour objectif de donner à voir ce qui est caché au passant de la rue, en révélant les perspectives aériennes des bâtiments et les styles des différentes époques. Ces photographies révèlent les matériaux employés : le zinc, l’ardoise, le verre, la brique, les tuiles … ainsi que toutes les formes de fenêtres, lucarnes, sculptures et cheminées des monuments célèbres ou des immeubles ordinaires. La démarche à la fois documentaire et artistique d’Alain Cornu est un travail au long cours qu’il poursuit sur les toits des 80 quartiers administratifs de Paris afin d’obtenir une vision globale de la ville telle qu’elle est en ce début du XXIème siècle.

A l’heure où il est question de classer les toits de Paris au Patrimoine mondial de l’Unesco, projet ambitieux initié par Delphine Bürkli, maire du IXe arrondissement, nous vous proposons une sélection inédite de photographies d’Alain Cornu, qui ne sont pas sans évoquer des décors de cinéma avec leurs fenêtres sur cour, des atmosphères de films policiers avec leurs zones d’ombre d’où un imprévisible danger pourrait surgir …

série "Sur Paris" - rue Poissonnière 75010 Paris - France

Originaire de la Nièvre, Alain Cornu vit à Paris où il est arrivé, il y a plus de 20 ans, pour intégrer les Gobelins, l’école de l’image et devenir photographe professionnel.

Depuis une douzaine d’années, il développe des projets personnels essentiellement dans le domaine du paysage, qu’il réalise à la chambre malgré les contraintes de poids et d’encombrement.

Sa série intitulée Les signes de la Forêt, récompensée en 2007 par la Bourse du talent Kodak, avait retenu mon attention lors de sa présentation à la Bibliothèque nationale de France. Exposée à la galerie Chambre avec Vues en 2008, elle a fait son chemin depuis, à Nantes, à Vienne, à Montpellier … jusqu’à Canton.

Cette nouvelle série Sur Paris devrait faire une carrière internationale.

 

Du 7 mai au 24 juillet 2015

Le Salon du Panthéon

13 rue Victor Cousin – 75005 Paris

Du lundi au vendredi de 12h à 19h

Entrée libre

Yuki Onodera à la MEP

Sur l’invitation de Yuki Onodera, je me suis rendue mardi dernier à son vernissage à la Maison Européenne de la Photographie. Lauréate du Prix Niépce Gens d’images en 2006, nous avions eu le bonheur de l’exposer à la galerie Chambre avec Vues la même année. Yuki m’a d’ailleurs fait remarquer que l’an prochain, cela ferait dix ans … le temps passe si vite !

Yuki Onodera se pose la question de savoir ce qu’est la photographie et ce que la photographie peut faire ; cette réflexion la conduit à une pratique insolite qui dépasse le cadre de la “simple” photographie, elle est reconnue pour ses travaux originaux.
Chaque photographie de Yuki est le résultat de petits décalages volontaires insérés dans le circuit de l’information. Elle accède ainsi à d’autres niveaux de réalité, les enjeux de la perception constituant l’essence même de sa démarche.
Sous le titre Décalages, la Maison Européenne de la Photographie présente trois séries de l’artiste : Transvest, Eleventh Finger, ainsi que Muybridge’s Twist, un travail inédit dans la lignée directe de ses recherches précédentes.

Le titre de cette série, entamée en 2013, fait référence à Eadweard Muybridge, le photographe britannique du 19ème siècle entré dans l’histoire avec ses instantanés qui décomposent le mouvement. En la réalisant, je pensais aux tableaux Futuristes, qui expriment l’idée du mouvement en répétant sans cesse les mêmes gestes. Je souhaitais réunir dans une seule figure, des images de plusieurs corps dans des positions anormales et tordues (en anglais, twisted), des poses qu’on ne voit jamais dans la vie, comme une chorégraphie.

J’ai rassemblé des images de mannequins dans des postures exagérées, que j’ai ensuite découpées en plusieurs morceaux ; des représentations de mon propre corps en mouvement y sont également cachées. J’ai photographié tous ces éléments destructurés pour les recomposer et les rephotographier plusieurs fois encore, réalisant enfin de nouvelles compositions dont plusieurs éléments sont collés sur toile.

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Ces nouvelles créatures flottent dans l’espace comme les figures de la série Transvest ou comme les tout premiers Portraits de fripes. Toujours aussi déroutante, Yuki !

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L’exposition la plus importante de la MEP est consacrée à Harry Gruyaert, l’un des photographes les plus talentueux de l’agence Magnum. C’est la première rétrospective dédiée à ce photographe belge, grand maître de la couleur.

C’est l’image, la couleur, la matière, la lumière qui ont orienté François Hébel pour la sélection des photographies de cette exposition en dehors de toute logique thématique ou géographique. Une véritable réussite et quelle bonne idée de laisser la lumière du jour inonder les salles !

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Enfin j’ai découvert le travail de Lydia Flem, jusqu’ici connue comme écrivain et psychanalyste, mais, je l’avoue, totalement inconnue pour moi. Devenue photographe en 2008 pour pallier le manque de mots, elle conjugue littérature et photographie à la recherche de l’intime, de la mémoire, en mettant en scène des objets personnels et des archives, notamment dans l’émouvante série Pitchipoï & Cousu main.

A voir absolument.

 

Sans oublier la salle Denis Darzacq, lauréat du Prix Niépce Gens d’images en 2012, qui présente Act & Comme un seul homme. La question de la place de chacun dans la société est au cœur de son travail. Dans la série Act il met en scène des corps de personnes handicapées dans un cadre donné. En résultent des situations surprenantes d’équilibre, d’assurance, d’opposition …

 

Jusqu’au 14 juin

Maison Européenne de la Photographie

5/7 rue de Fourcy – 75004 Paris

Du mercredi au dimanche de 11h à 20h

 

Rencontre autour du Prix Nadar Gens d’images 2014

Chaque année depuis 1955, le Prix Nadar, organisé par l’association Gens d’Images, distingue le meilleur livre de photographie français.

Le Prix Nadar 2014 a été attribué à l’ouvrage « Les enfantillages pittoresques », de Laurent Millet, aux éditions Filigranes de Patrick Le Bescont. Le musée Nicéphore Niépce, dépositaire de tous les ouvrages présentés au Prix, renforce cette année son partenariat avec l’association Gens d’Images en invitant l’artiste et l’éditeur lauréat à faire part de leur collaboration autour de la fabrication du livre

le mercredi 22 avril à 18h45

en présence de Laurent Millet, photographe

et de Patrick Le Bescont, éditeur

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Laurent Millet (né en 1968) se consacre à la photographie depuis le début des années 1990. Il vit dans des paysages où l’eau, la terre, le ciel se confondent, au bord de l’estuaire de la Gironde, dont il fait son territoire de travail. Il est représenté à New York par Robert Mann Gallery et à Paris par La Galerie Particulière.

Il a déjà publié chez Filigranes en 2002 « La méthode » un livre d’artiste sous forme de leporello de six mètres et « Petites machines à images » en 2008.

Dans son travail de photographe et de plasticien, Laurent Millet compose les chapitres d’une encyclopédie imaginaire, peuplée d’objets qu’il construit dans des décors naturels ou dans son atelier. Ses assemblages sont des hybrides d’objets traditionnels, scientifiques, architecturaux, aussi bien que d’œuvres d’artistes dont il affectionne le travail.
De quoi s’agit-il ? De sculpture ? De dessin ? De bricolage ? D’installation ? L’artiste met en place des « machineries poétiques » qu’il photographie ensuite et cette image finale vient justifier toutes les étapes qui l’ont précédée.

Musée Nicéphore Niépce

28 quai des Messageries – 71100 Chalon–sur-Saône

Réservation et renseignements :
servicedespublics.niepce@chalonsursaone.fr – 03 85 48 41 98

Eric Valdenaire expose à la galerie Spéos

En janvier 1985, Pierre-Yves Mahé, photographe passionné de techniques innovantes, crée Spéos, une école de photographie à vocation internationale.

Depuis 30 ans, Spéos a formé des milliers d’étudiants et professionnels de la communication et de l’image et développé son activité dans différents domaines : formation, conseil/audit, services web, recherche et publications.

En 2009, Spéos a ouvert la Galerie Spéos. Les auteurs des photos qui y sont présentées sont des photographes professionnels, anciens étudiants ou collaborateurs de l’école.

La prochaine exposition sera consacrée à Eric Valdenaire et sa série Reprises.

Eric Valdenaire fait preuve de la même patience pour réaliser ses Reprises que nos aïeules, penchées sur leur œuf, pour réaliser les leurs !  Depuis plusieurs années, tel un collectionneur, il accumule inlassablement des milliers de chaussettes reprisées, des bleus de travail et tabliers usés, des sacs de grains raccommodés …

Les expositions dédiées au textile sont rares, en photographie encore davantage.

Le travail d’Eric Valdenaire est unique !

Tout a commencé en 2011, à sa sortie de Spéos. Eric a acheté un premier sac de grains lors d’une fête de village dans le Perche puis en a chiné d’autres aux Puces de Saint Ouen. Ensuite sont venues les chaussettes d’une amie costumière et la location de vêtements populaires et authentiques auprès d’une société spécialisée pour le cinéma. Enfin les tabliers, torchons et gilets de peau lui ont été prêtés par une créatrice textile. Torchons et gilets de peau viennent même d’une communauté de Carmélites. De fil en aiguille, ce sont désormais des collectionneurs qui se présentent à lui notamment depuis le vernissage de l’exposition ‘Indigo” encore en cours à la bibliothèque Forney.

Eric nous donne à voir de très près la matière et la réalité de sa texture, il met l’accent sur le détail le plus infime, il touche à l’intime avec les gilets de peau ou les tricots de corps. En mettant en avant le processus de la reprise, il nous invite à nous interroger sur l’histoire de l’objet et de la personne qui le modifie. Car Éric Valdenaire veut avant tout parler de l’humain et du patrimoine.

Bleu de travail #3

Ses déclinaisons des bleus de travail sont des témoignages de vies laborieuses.

Rappelons que l’origine du bleu de travail est à la fois économique et pratique. A la fin du 19è siècle, les travailleurs ont obtenu des patrons qu’ils leur fournissent leurs tenues : des vêtements de couleur “bleu de Prusse”, une teinte bon marché inventée un siècle plus tôt et qui habillait déjà les marins, les militaires et les facteurs. Cette couleur foncée avait l’avantage d’être peu salissante et nécessitait donc peu d’entretien. Le bleu était ainsi parfait pour les mineurs et les ouvriers d’usine et s’est rapidement imposé comme le vêtement de travail par excellence.

De nos jours, la reprise se fait rare. Les vêtements ne sont plus raccommodés mais recyclés. Par contre, depuis quelques années, les cours de couture affichent complet, les ventes de machines à coudre décollent…, la couture est le hobby des mains habiles soucieuses de se démarquer de la standardisation du vêtement. Cette activité que l’on pensait réservée à nos chères grand-mères est devenue tendance. Elle s’inscrit aujourd’hui dans le mouvement plus général de l’économie durable.

Et c’est bien dans la durée que travaille Eric Valdenaire, car comme il le dit lui-même : « ce n’est qu’un début ! ».

Du 14 avril au 7 mai

7 rue Jules Vallès – 75011 Paris

Entrée libre

 

Gérard Uféras à l’Abbaye de Daoulas

Ancien monastère, régi dès le 12e siècle par les chanoines réguliers de l’ordre de Saint-Augustin, l’Abbaye de Daoulas possède le rare privilège de concentrer les centres d’intérêts : le charme des jardins, la qualité patrimoniale du site et l’occasion de découvrir des expositions annuelles.

Dans ces exceptionnels jardins, dont le jardin des simples labellisé « jardin remarquable », qui réunit des espèces représentatives des pharmacopées traditionnelles des cinq continents, est présentée jusqu’au 20 septembre une exposition photographique de Gérard Uféras.

Intitulée« Une journée particulière », elle est extraite de la série « Paris d’Amour » qui fut un véritable succès à Paris en 2010, et récemment à Gif-sur-Yvette.

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Les photographies de Gérard Uféras témoignent de ces moments forts qui marquent l’histoire d’un mariage, des préparatifs jusqu’à la fête en passant par la cérémonie

civile ou religieuse. Les instants saisis par l’oeil du photographe traduisent avec subtilité la joie et la liesse.

La trentaine de photographies, accompagnée du récit des intéressés sur leur rencontre, leurs attentes, leur vision du mariage, dessine un portrait de l’humanité dans ses images les plus diverses, avec la même aspiration : construire quelque chose à deux au delà des différences.

Ce que nous montre Gérard Uféras, c’est « la diversité des êtres et des moeurs ». Mariages entre cultures, entre religions, ces histoires ont un point commun : la quête de l’amour. Poétiques, drôles, touchantes, elles sont un message d’ouverture et de tolérance.

L’exposition se découvre au gré de la promenade dans les jardins de l’Abbaye et se poursuit dans la commune de Daoulas.

Une visite originale pour découvrir les jardins sous l’angle de l’amour et de l’union.

 

Abbaye de Daoulas

21 rue de l’église – BP 34 – 29460 Daoulas (entre Brest et Quimper)

Du 27 mars au 20 septembre

Du 27 mars au 18 juin : tous les jours de 13h30 à 18h00

Du 19 juin au 4 octobre : tous les jours de 10h30 à 19h00

 

 

Cécile Burban continue brillamment son parcours.

Elle vient de signer la nouvelle affiche de la Quinzaine des Réalisateurs et

sa série Dernières Séances sera exposée à la Galerie Xenon à Bordeaux, aux côtés du très beau travail de Tami Notsani, du 2 avril au 23 mai.

Depuis l’exposition de cette série que j’avais initiée au Salon du Panthéon il y a tout juste un an, elle a été projetée au festival des Boutographies de Montpellier ainsi qu’au festival international Encontros Da Imagem (à Braga au Portugal) où elle a reçu la Mention Honorable.

Cinéma Le Vox #1 – Bamako, Mali 2010.

Cécile Burban
”Cinéma Le Vox #1″

Cécile Burban et Tami Notsani ont décidé de présenter leurs travaux sous un titre commun : POSTE RESTANTE, tant ils ont trouvé de similitudes dans leurs démarches respectives comme l’explique Roland Chalrémat,correspondant à la Nouvelle Revue des Arts Contemporains, professeur d’histoire de l’art à l’université de Paris XII
 :

« Décors défraîchis, vestiges encore chauds du corps des spectateurs, ces salles plus très
obscures au Mali, Togo ou au Burkina Faso vivent dans l’attente hypothétique de
lendemains plus souriants. Elles restent dans un état de transition incertain, maintenues
en vie par la passion d’une poignée de résistants.

À côté, des objets de rien semblent eux aussi en suspens ; désuets, cassés, hors
d’usage, ce ne sont pas des ruines, plutôt des cicatrices du paysage auscultées avec une
mélancolie quasi animiste en Israël, Palestine, Kosovo ou en France.

Dans les deux cas l’allégeance à l’esprit des lieux est évidente. Les deux photographes
rendent hommage à ce qu’ont été ces lieux, ces personnes et ces objets et ce qu’ils sont
aujourd’hui : cabossés, dépréciés, mais trouvant une grâce inouïe sous leurs regards
respectifs. Fugit tempus retenu comme quelques grains entre leurs doigts. Ces
photographies comme des lettres à la poste restante attendent les destinataires qui
leur donneront sens. »

POSTE RESTANTE 
Cécile Burban | Tami Notsani

Du 2 avril au 23 mai 2015

Du mardi au vendredi de 13h à 18h30 et 
le samedi de 12h à 18h30

16 ter rue Ferrère 33000 bordeaux

Entrée libre