Nicolas Mingasson expose “Destins Dolganes” au Musée de l’Homme

Eleveur de rennes dolgane de retour à son campement.

Dans la péninsule de Taïmyr, à l’extrême Nord de la Sibérie, un éleveur de renne dolgane rentre à son campement après avoir été observer son troupeau. Aujourd’hui encore, bien qu’équipés de skidoo, les éleveurs utilisent encore largement le traineau comme mode de déplacement.

Les Dolganes du Nord Taïmyr (Sibérie) comptent parmi les populations les plus isolées de l’Arctique russe. Si une large part de cette population d’éleveurs de rennes est sédentarisée, quelques familles continuent à nomadiser au rythme de la transhumance des troupeaux. Ces peuples du Grand Nord russe restent très largement méconnus ; aux conditions extrêmes de l’Arctique s’ajoute l’isolement administratif : toutes ces familles vivent dans des régions longtemps interdites aux étrangers. L’exposition photographique de Nicolas Mingasson constitue de ce fait une opportunité rare de porter un regard sur ce peuple méconnu.

“Destins Dolganes” illustre le quotidien actuel des Dolganes dans ce qu’il a de plus divers, entre tradition et modernité. Dans les rues des villages les jeunes s’habillent (presque) comme en France, le soir appellent sur Skype leurs cousins déjà partis et, le week-end venu, rendent visite en skidoo à leurs grands-parents qui nomadisent encore.

L’exposition présente environ 70 photographies en N&B, pour la plupart des tirages argentiques traditionnels, ainsi qu’une série de photographies tirées des albums de quelques vieilles familles dolganes. Cette vision inédite, loin des clichés habituels, nous invite à réviser notre propre regard sur le monde.

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Huit courts documentaires “Portraits d’arctique – Une mission ethnophotographique au pays des Dolganes” réalisés en 2014 par Nicolas Mingasson et Vincent Gaullier, sont diffusés au sein de l’exposition afin de compléter l’accrochage photographique. Ces films ethnographiques, produits par Look at Sciences, l’Observatoire Photographique des Pôles, Universcience et CNRS Images, proposent un regard inédit sur la manière dont les Dolganes se perçoivent eux-mêmes.

Un cycle de projections/débats sur la Sibérie accompagne cette exposition de 14h30 à 17h30 dans l’Auditorium Jean Rouch en présence de Nicolas Mingasson

samedi 13 février en présence de la préhistorienne Marylène Patou-Mathis

samedi 5 mars en présence de l’ethnologue Boris Chichlo

Un catalogue, édité à cette occasion, est en vente à la librairie du Musée au prix de 20 €.

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Le vernissage a réuni près de 200 personnes dont Michel Rocard, Ambassadeur en charge des négociations internationales sur les pôles depuis avril 2009. Ministre de l’Agriculture, Premier ministre puis député européen, il a été l’initiateur des négociations qui ont conduit au protocole de Madrid protégeant l’Antarctique et, en collaboration avec l’ONG le Cercle Polaire, il a été corédacteur de la résolution européenne sur la gouvernance arctique du 9 octobre 2008.

Cette exposition est organisée dans le cadre de l’Observatoire Photographique des Pôles, créé en 2009 par Nicolas Mingasson et dont j’ai déjà parlé ici même.

www.observatoirephotographiquedespoles.org

« Destins Dolganes » jusqu’au 7 mars 2016

Foyer de l’auditorium Jean Rouch

Musée de l’Homme

17 place du Trocadéro – 75016 Paris

Ouvert tous les jours sauf le mardi de 10h à 18h, mercredi jusqu’à 21h.

L’entrée de l’exposition est comprise dans le billet d’entrée au Musée.

Tarif plein : 10 € – Tarif réduit : 8 €

 

Les poèmes visuels de Chema Madoz

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Sombrero estanter ©Chema Madoz/courtesy galerie Esther Woerdehoff

La galerie Esther Woerdehoff présente actuellement les oeuvres les plus récentes de Chema Madoz pour célébrer la sortie de sa monographie publiée par les éditions La Fabrica. Ces photographies décrivent l’inventaire poétique d’une réalité transfigurée par le regard illusionniste du photographe sous la forme de superbes tirages argentiques virés au sulfure.

Né à Madrid en 1958, le photographe espagnol Chema Madoz occupe une place particulière sur la scène artistique internationale. Son oeuvre tout à fait singulière ne se rattache à aucun courant particulier, même si elle évoque immanquablement le surréalisme. Ignorant volontairement les modes de l’art contemporain, il crée un monde imaginaire, poétique et fantaisiste, sous une rigueur formelle d’une grande cohérence artistique.

Comme un poète assemble les mots, Chema Madoz travaille à partir d’un vocabulaire d’objets qu’il combine, retravaille, assemble, oppose jusqu’à obtenir des rencontres inattendues, où le surréalisme et l’absurde ne sont pas loin. Ces compositions photographiées en noir et blanc, sa technique de prédilection, suscitent une réflexion sociétale, un éveil poétique ou un regard décalé.
Entre humour léger et ironie parfois grinçante, ses constructions poétiques nous invitent à échapper à la banalité du quotidien par la toute-puissance de l’imaginaire, quitte à bousculer nos habitudes confortables. Comme le dit le photographe dans sa dernière monographie: «Quand je prends une photo je me sens au bord du vide car je ne sais jamais quelle sera la prochaine. Et c’est précisément cela qui me rend attrayant un travail plein de mystère et de risque et qui me met face à un nouveau voyage chaque jour».

A voir absolument jusqu’au 12 mars

Galerie Esther Woerdehoff

36 rue Falguière – 75015 Paris

Du mardi au samedi de 14h à 18h

Entrée libre