Festival Circulation(s)

Marqué par le réel succès de l’édition 2016 au CENTQUATRE-PARIS avec 50 000 visiteurs, le festival Circulation(s) propose pour la septième année consécutive une nouvelle sélection de jeunes photographes européens.

J’ai toujours aimé les épouvantails, spectacle familier dans les campagnes d’autrefois. Mon regard a donc été attiré par la série intitulée Scarecrows, réalisée par Kate Fichard avec le plasticien Hugo Deniau. S’apercevant que les épouvantails n’existaient plus dans les champs et dans les potagers, Kate Fichard a souhaité offrir aux oiseaux la rencontre gentiment effrayante de ces silhouettes oubliées, inspirées par un certain idéal de la terreur contemporaine. Cette jeune photographe parisienne travaille essentiellement sur l’expression corporelle en mêlant avec talent et un soupçon de nostalgie espaces, objets et corps.

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Dans un style radicalement différent, j’ai été touchée par le travail d’Aida Silvestri, d’origine érythréenne., qui m’a rappelé les portraits flous d’Alexeï Vassiliev. Even this will pass aborde les parcours de réfugiés érythréens au Royaume-Uni. Les trajets des migrants brodés sur des photos d’identité floutées sont le schéma directeur de ce corpus dont le but est d’alerter sur la réalité de la traite des personnes, et de mettre en lumière la diversité des difficultés auxquelles les réfugiés doivent faire face. Cette intervention manuelle dans les tirages ajoute beaucoup d’émotion à cette série.

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Née en 1982 à Helsinki, Finlande Milja Laurila est passionnée par l’histoire de la médecine. Pendant dix ans, Milja a ainsi collectionné des photos d’archives médicales. Ces photos d’anonymes sont le point de départ de cette série In their own voice imprimée sur du verre acrylique transparent, ce qui rend les silhouettes transparentes, presque immatérielles. On ne voit plus des images médicales mais plutôt des nus académiques.

Ce ne sont que 3 exemples parmi les 44 jeunes photographes à découvrir.

Allez-y et allez-y en famille car Little Circulation(s) présente les mêmes séries que dans l’exposition principale avec une scénographie sur panneau adaptée au jeune public (de 5 à 12 ans). Des jeux inspirés par les oeuvres exposées sont proposés aux enfants afin d’accompagner leur visite de façon ludique et créative (memory, jeu des 7 erreurs, jeu de logique …) avec un livret-jeu tout à fait réussi.

DU 21 JANVIER AU 5 MARS 2017 AU CENTQUATRE-PARIS,

5, RUE CURIAL – 75 019 PARIS

Du mercredi au dimanche (hors vacances)

Du mardi au dimanche (en période de vacances)

De 14h à 19h la semaine et de 12h à 19h le week-end

Le photojournaliste produit du ça-voir

Ce ça-voir est censé augmenter le savoir de tous sur tel ou tel sujet, que ce soit sous une forme originale ou sous une autre, et produire des contre-points, qui peuvent remettre en cause le savoir dominant qui veut souvent empêcher toute rencontre avec l’autre. Les médias sont de plus en plus contestés car ils ont transformé l’information en objet de propagande.

Cette phrase de Yann Merlin, photojournaliste, je l’ai relevée dans le numéro spécial de NOTHING magazine qui s’est associé à la maison de ventes Rossini pour présenter les auteurs de leur première vente aux enchères de photojournalisme à Paris.

L’intention c’est de donner une place dans le marché de l’art aux auteurs de reportages qui vivent le plus souvent dans une précarité économique et sans une vraie reconnaissance. Beaucoup se mettent en danger parfois physiquement mais aussi économiquement pour faire exister un point vu, montrer la réalité sous un autre « angle ».

Cette vente de 150 tirages rassemble 50 auteurs, photojournalistes mais aussi, des photographes qui travaillent en dehors de l’actualité.

Elle peut exister grâce au soutien d’Artdigiprint, atelier de tirages fineart situé à Clichy, spécialisé dans les tirages pigmentaires pour les collections et l’impression grand format pour les expositions, de NOTHING Magazine, de l’étude Rossini et de l’ensemble des auteurs qui ont bien voulu participer à ce projet, dont Eric Bouvet, Alain Buu, Frédéric Lafargue, Olivier Jobard, Sarah Caron, Alexis Duclos, Georges Mérillon … et la regrettée Camille Lepage.

Une image a particulièrement retenu mon attention, il s’agit d’une photographie d’Alain Buu que j’ai côtoyé à l’agence Gamma.

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© Alain Buu

2 février 2011, Le Caire, Egypte.

Au tout début de la révolution égyptienne, les manifestants sont parvenus à occuper la place Tahrir au prix de 15 morts au moins et de plusieurs centaines de blessés. Devenue le centre de la révolution égyptienne, les manifestants se défendent contre les partisans du régime en place encadrés par des policiers en civil et des Baltagueyas (agents des basses oeuvres du régime), et sous les yeux de l’armée dans un rôle d’arbitre. C’est la détermination et le sacrifice des manifestants anti-Moubarak qui ont décidé l’armée à forcer Moubarak à démissionner, moment clé de la révolution égyptienne.

Ne manquez pas cette vente !

 

Exposition le vendredi 27 janvier à partir de 11h

Vente aux enchères le samedi 28 Janvier à 14h

Maison de Ventes ROSSINI
7, rue Drouot – 75009 PARIS

http://www.nothingmag.fr/expo-vente-photojournaliste/