Les Portes de glace de Juliette Agnel

Labanque est le centre de production et de diffusion en arts visuels de la Communauté d’agglomération de Béthune Bruay Artois Lys Romane (Pas-de-Calais). Son nom vient de son installation en 2007 dans l’ancienne Banque de France, bâtiment aux espaces insolites et divers : salles des coffres, espace des guichets avec son comptoir en marbre, mais aussi appartement de fonction du directeur, soit près de 1525 m² dédiés à l’art contemporain.

Labanque s’intéresse à tous les champs de la création contemporaine (peinture, photographie, sculpture, vidéo, installation, etc.). Chaque année elle présente une grande exposition collective (de septembre à février) et trois expositions personnelles d’artistes (de mars à juillet). Des visites, des ateliers et des rencontres sont programmés pour chaque exposition.

Je vous parle de Labanque en raison de l’exposition Vertiges, troisième volet de La Traversée des inquiétudes, Une trilogie librement inspirée de la pensée de Georges Bataille par Léa Bismuth curator et critique d’art.

L’exposition déployée sur les quatre niveaux réunit des oeuvres en prêt, notamment de Daniel Pommereulle mais également des productions artistiques inédites dont celles de Juliette Agnel.

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Juliette s’est rendue au Groenland l’hiver dernier dans le but de continuer sa série de paysages nocturnes. Dans ses bagages, matériels ou imaginaires, des œuvres de Paul-Emile Victor, Marcel Griaule, Jules Verne, Victor Segalen, Jean Rouch, et toute la curiosité, la fougue et l’inventivité d’un Commandant Charcot, personnage qui nous réunit. Mais les conditions climatiques extrêmes l’ont amenée à faire autre chose et le résultat est magique ! C’est ainsi que sont nées Les Portes de glaces, série de six photographies, invitation à rentrer dans l’immensité du Groenland, et de ses icebergs, témoins « d’un paysage de l’extrême ».

Chaque photographie est réalisée au moyen format numérique depuis un bateau, puis retravaillée, en un ressassement du médium photographique lui-même.

05 - Porte V

Le passage au négatif, souvenir de l’argentique, évoque les négatifs anciens sur papier salé ou albuminé. Juliette Agnel a le don de traverser l’histoire du médium photographique entre photographie de facture primitive (la magie du sténopé) et dispositifs contemporains (des caissons lumineux éclairés par des Led).

03-Porte III

Je me vois en effet comme une expérimentatrice ou exploratrice de la matière photographique, mais certainement pas des premiers temps de la photographie puisque les expérimentations n’ont jamais cessé. D’autre part, en ce qui concerne mes expériences, par exemple avec la camera obscura numérique, elles ne pourraient pas avoir eu lieu si le numérique n’existait pas. Je manipule la matière photographique grâce à tous les outils qui existent, peu importe à quelle histoire ils appartiennent, tant qu’ils m’aident à fouiller et transformer le réel. J’aime avoir la liberté et le choix.

Cette exposition vaut vraiment le déplacement jusqu’à Béthune, sans oublier de passer au Louvre Lens !

Jusqu’au 10 février 2019

44 place Georges Clemenceau
62400 Béthune

Du lundi au dimanche de 14h à 18h30

Tarifs : 6 euros (tarif plein), 3 euros (tarif réduit), gratuit sous conditions et chaque premier dimanche du mois

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